Emmanuelle Parrenin a toujours été une collecteuse de sons : elle apprend la musique de façon clandestine et instinctive en reproduisant sur un piano les mélodies qu’elle entend s’échapper des différents salons de répétition de la maison familiale, où la musique résonne de partout : son père dirige le Quatuor Parrenin, et sa mère est professeure de harpe.
Dans les années 70, elle poursuit cette relation buissonnière à la musique et aux sons en partant sur les routes, en France et au Canada, pour collecter, nagra à l’épaule, des airs et des chants traditionnels. Elle poursuit son exploration des sonorités du passé en redécouvrant des instruments alors tombés dans l’oubli : l’épinette, la vielle et plus tard la harpe, qu’elle apprend en autodidacte. Elle contribue ainsi à l’émergence du mouvement folk en France.
Disques :
« La Maumariée » – Sonopresse, 1974
« Le Galant Noyé » – label le Chant du monde, 1975
« Gentiane » – label Cezame, 1975
« La Confrérie Des Fous » – label Ballon Noir, 1978
« Château dans les nuages » – label Cezame, 1976
En 1978, elle sort Maison rose, son premier album solo, qui joue de toutes les frontières et de tous les styles, et qui constitue un tournant dans son parcours musical et artistique. Il fait la synthèse de dix ans de parcours folk et d’exploration des sonorités traditionnelles et en même temps il ouvre un champ nouveau, diamétralement opposé : celui de la musique expérimentale et des sonorités contemporaines. Dans les instruments anciens, elle ne cherchera plus désormais la mémoire close des résonances du temps passé mais l’infini des résonances possibles qu’ils ont à offrir au temps présent. Elle collabore alors avec les frères Baschet, Jacques Rémus et Bruno Menny (élève de Xénakis).
En 1990, suite à un grave accident, elle devient sourde. La médecine moderne étant impuissante, elle guérit en rééduquant ses oreilles par les sons de sa voix et la résonance de ses instruments. A partir de cette expérience, elle se tourne vers les musiques de guérison et la musicothérapie et crée la Maïeuphonie, qu’elle exerce pendant quinze ans dans des instituts et des hôpitaux psychiatriques pour enfants. Elle se concentre aujourd’hui sur la formation lors d’ateliers et de stages et enseigne régulièrement au Centre International de Musicothérapie. Au gré de ses voyages, elle collecte toutes sortes d’instruments de guérison et s’intéresse aux chants médecine et à toutes les techniques traditionnelles qui exploitent la dimension thérapeutique du son.
Elle reprend en parallèle sa carrière de musicienne et crée en 1997 un spectacle pour enfants. « Belle et Lurette » où elle est aussi conteuse.
Les années 2000 marquent le retour à la musique expérimentale et à la chanson. Elle rencontre de nombreux musiciens autour du collectif-maison de disques les Disques Bien, avec lesquels en 2011, trente ans après Maison rose, elle enregistre « Maison cube. » A partir de là elle rencontre les musiques électroniques et collabore avec des artistes comme Etienne Jaumet, Vincent Segal, Pierre Bastien, Tomoko Sauvage, Didier Petit, Zombie Zombie et est invitée dans divers festivals, comme Villette Sonique, Sonic Protest et le Mofo.
Disques récents :
– « Pérélandra » – Souffle Continu Records, 2017
– Réédition « Maison rose » – Souffle Continu Records, 2017
– Participation à l’album d’Arandel « InBach » – Infiné, 2019
– Emmanuelle Parrenin, Eat Gas, Etienne Jaumet « Volturnus / Balaguère » – Besides Record, 2020
– Parrenin/Weinrich « Jour de grève » – Versatile », janvier 2021